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J46 /2 . Arzua. Pedruso
Mais qu'est ce que c'est que ce bus ?
Ah, d'accord ... Je vous raconte.
Ce matin aux aurores, une bonne vingtaine de personnes asiatiques avec chacune un micro sac à dos, me dépassent les unes après les autres non seulement sans un Hola ou un Buen Camino, mais sans non plus répondre aux miens.
Tout à coup, sans que moi-même je le sente venir, la colère m'a prise sans prévenir. Je leur ai crié :
Nobody saids Hola, Nobody saids Buen Camino ! I never see that. Are you really pilgrims ? Personne ne dit Bonjour. Personne ne dit Buen Camino. Je n'ai jamais vu ça. Êtes vous vraiment pèlerins.
Puis je me rends compte de mon ridicule, et de quel droit je juge les gens. Je me trouve bien loin de la sagesse tant désirée.
Une femme du groupe semblant avoir envie d'engager la conversation, j'apprends qu'ils sont des chinois de Hong-Kong. Ils sont depuis quatre jours sur le chemin avec un tour opérateur pour les 100 derniers kilomètres qui donnent droit à la compostella.
Leurs étapes sont prévues et réservées d'avance et leurs bagages sont transportés d'un point à un autre.
Je les sens maintenant un peu plus curieux de ce que nous vivons et intrigués. Mais chacun reprend son chemin.
Après le bar suivant quelques pèlerins qui avaient assisté à ma colère me font des clins d'œil avec un grand sourire en disant "Maintenant ils disent Hola Buen Camino."
Et le car me direz-vous ?
Le car est là à 10 km pile du chemin, ils termineront les 10 km restant en bus. Pas de fatigue, pas d'ampoule, tout va bien.
Seule une jeune fille courageuse finira l'étape à pied.
Maintenant calmée je continue mon chemin.
A Santa Iréné, tous les souvenirs reviennent.
La fontaine.
Le bar où nous avions pris une cerveza et dîner avec les belges Annick et son compagnon.
L'albergue où nous avions dormi.
Trop de souvenirs, je vais jusqu'à la ville suivante.
Les eucalyptus veulent grimper jusqu'au ciel.
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