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Devenir hospitalier bénévole
Beaucoup de pèlerins de passage me demandant comment on peut devenir hôtelier(e) bénévole dans un gîte pèlerin, je vais reprendre un article que j'avais écrit en 2015 en l'améliorant un peu.
Peut-être vous posez-vous la question de savoir quelles sont les conditions pour devenir hôtelier ou hôtelière bénévole dans un gîte pour pèlerins.
En premier, il est nécessaire d'avoir fait le chemin jusqu'à Saint Jacques de Compostelle au moins une fois, que ce soit d'une seule traite ou en plusieurs tronçons. Ceci pour être à même de répondre aux nombreuses questions des pèlerins.
Ensuite, il vaut mieux aimer le contact avec les gens, savoir s'organiser et éventuellement savoir faire la cuisine.
Enfin, il vous suffit de contacter une association départementale des amis de Saint Jacques, elles sont toujours enchantées d'avoir de nouveaux postulants, et de proposer vos services pour une ou deux semaines dans l'année, croyez-moi, c'est amplement suffisant.
Le travail dépendra des gîtes dans lesquels vous allez.
Dans les grands comme celui de Miramont avec 20 couchages, il y deux hôteliers ou hôtelières à se partager le travail, le ménage est effectué par le personnel de la mairie, sauf le weekend (et oui, tout le monde a besoin de repos).
Dans les petits gîtes, de 6 à 8 couchages généralement, le ménage est fait par l'hôtelier(ère) qui est seul(e) à s'occuper du gîte..
Pour tous, il faut tenir le registre des entrées, répondre au téléphone pour les réservations et faire les comptes.
En général on y fait également la cuisine, mais ce n'est pas toujours le cas.
Et voici la journée type des bénévoles dans un gîte pour pèlerins :
Je vous indique celle que j'ai vécu à Miramont et qui peut légèrement changer d'un gîte à l'autre.
6h15 Lever, douche, et finir de préparer le petit déjeuner pour 7h, café, beurre confiture, eau chaude et lait chaud, faire griller le pain.
De 7h à 7h30 Arrivée des pèlerins pour le petit déjeuner, les accueillir avec le sourire puis les accompagner à la porte en leur souhaitant un "Buen Camino".
8h30 Tous les pèlerins sont partis, boucler les comptes du couchage et du donativo (somme que chaque pèlerin estime devoir et pouvoir donner en son âme et conscience pour les repas et éventuellement le coucher lorsque c'est chez un particulier).
8h45 Rendre les compte à la mairie pour les gîtes communaux.
9h30 (On a souvent taillé une petite bavette avec les gens de la mairie et du village, ça entretient de bonnes relations) corvée de poubelles et départ pour les courses, souvent à la ville voisine..
Si c'est un petit gîte où vous faites le ménage, vous avez le choix entre avant ou après les courses.
12h Vous pouvez déjeuner et avec un peu de chance vous disposerez d'une ou deux heures de battement.
14h à 16 h Ouverture du gîte aux pèlerins (cela dépend des endroits), il faut les inscrire sur le registre, tamponner leur crédenciale, leur donner leur lit et leur montrer les lieux (sanitaires, buanderie, salle à manger, cuisine...).
Parallèlement, on se met à la cuisine pour le repas du soir. Dans les grands gîtes avec deux hôteliers ou hôtelières, soit on alterne cuisine et réception, soit chacun a une tâche privilégiée et va aider l'autre en cas de besoin.
19h Apéritif et dîner convivial avec les pèlerins. Ensuite vaisselle, si les pèlerins sont nombreux, ils se chargent volontiers de la vaisselle et c'est un grand moment de rires et de plaisanteries.
Pendant ce temps, vous vous chargez de ranger la vaisselle et de préparer la table du petit déjeuner ainsi que les machines à café de manière à ce que le lendemain il ne reste plus qu'à appuyer sur le bouton.21h30 Quand c'est possible, faire les comptes de la journée.
22h Ouf extinction des feux !
Les commandements de l'hospitalier
Avec le sourire, sans discrimination, Tu accueilleras
Patiemment, chaque pèlerin, Tu écouteras
En cas de besoin, Tu réconforteras
Les petits maux, Tu soigneras
De l'énergie, de l’efficacité, Tu montreras
Le travail, jamais, Tu ne refuseras
A bon escient, naturellement, de l'autorité, Tu montreras
De la fraternité, Tu proposeras
La liberté du pèlerin, Tu respecteras
De la discrétion, Tu garderas
Sous aucun prétexte, Tu ne te vanteras
La nuit seulement, Tu te reposeras
Près de ton équipe, Tu te ressourceras
Et chaque jour, joyeusement, Tu recommenceras
Saint Jean de Dieu Patron des hospitaliersLe crédo de l'hospitalier
Écouter, est peut-être le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu'un. C'est lui dire, non pas avec des mots, mais avec ses yeux, son sourire et son corps : "Tu es important pour moi, je suis heureux que tu sois là."
Écouter, c'est commencer par se taire.
Écouter, c'est accueillir l'autre avec reconnaissance, tel qu'il se définit lui-même, sans se substituer à lui pour dire ce qu'il doit être.
Écouter, ce n’est pas vouloir que quelqu'un soit comme ceci ou comme cela, c'est apprendre à découvrir en lui ses qualités qui sont spécifiques.
Écouter, c'est être ouvert positivement à toutes les idées, à tous les sujets, à toutes les expériences, à toutes les solutions, sans interpréter, sans juger, laissant à l'autre son espace et le temps detrouver la voix qui est la sienne.
Écouter, c'est être attentif à quelqu'un qui souffre, ce n'est pas donner une explication à sa souffrance, c'est lui permettre de la dire et de trouver en lui-même son propre chemin pour se libérer.
Écouter, c'est peut-être donner à l'autre ce que l'on ne nous a jamais donné, de l'attention, du temps, une présence affectueuse.
écrit par Alain Lepoint
Je vous l'accorde, tout ceci est souvent plus facile à dire qu'à faire, mais au moins nous pouvons y tendre le plus possible, et nous pardonner à nous même lorsque nous y dérogeons. Le vrai pardon (pas se chercher de bonnes excuses) est un bon moyen pour devenir meilleurs.