Me voici arrivée à Pedrouso, j'y avais dormi il y a quatre ans sur le chemin du retour. Je trouve cette fois ci la queue beaucoup moins longue. Il est vrai que nous avons passé le 15 août et la foule va être de moins en moins dense. 

Un bon repas et une bonne sieste car je sens que je fatigue et depuis ma chute la jambe me tire un peu.

Quand je pense qu'il y a quatre ans je ne pensais qu'à continuer encore et encore. Aujourd'hui j'ai plutôt hâte que ça se finisse. La dureté du Norte m'a achevée. 

Je trouve quand même le courage de sortir et d'admirer un coq qui n'est pas français, comme quoi il n'y a pas que nous sur terre.

Et j'ai mis ma main dans la main qui porte chance. 

Direction l'église pour la messe, un car arrive en même temps que moi, c'est celui de nos chinois qui les pauvres ne vont quand même pas marcher un kilomètre et demi de plus. Pardon je ne suis qu'une mauvaise langue sarcastique. Mais je vous assure que lorsque j'ai vu le car, ça m'a bien fait rire.

J'arrête mes vilaines plaisanteries. Allons plutôt à la messe demander pardon de nos pêchers. 

Ce fut une vraie messe de pèlerins pour les pèlerins. Une messe où nous avons pu chanter à cœur joie.

Une messe où le prêtre parlait suffisamment lentement et distinctement, ce qui m'a permis de presque tout comprendre, du moins l'essentiel de son homélie, en parlant du pain et du vin, du labeur et de la fête, de la terre et du ciel.

En rentrant à l'albergue je croise Lluji le Viking accompagné d'une jeune femme qui entame sa vuelta, son chemin du retour. Elle est partie de Hollande à bicyclette jusqu'à une cinquantaine de kilomètres de la frontière espagnole pour continuer à pied, ça fait un sacré bout de chemin. Bravissimo ! 

Demain Lluji ira jusqu'à Santiago alors que je m'arrêterai à Monte de Gozo.

En nous quittant pour rejoindre chacun notre albergue, il promet de venir me saluer après demain à 8h00 en me disant que comme j'étais là pour son premier jour, il sera là pour mon dernier.

Muchas gracias amigo, ça me touche beaucoup.