Je ne sais pas comment ça s'appelle, mais je sais à quoi ça sert. Regardez bien se sont des planches de bois, on y a fait plein de petites incisions dans lesquelles on a introduit de petites pierres coupantes. On battait les gerbes de blé dessus pour séparer le grain de la paille. 

Petit pont. 

L'ombre est fraîche, il y fait bon. 

Plus de route, plus de chemins plats, mais ça veut dire également qu'à partir de maintenant ça va grimper de nouveau. D'ailleurs les premières collines s'annoncent. 

Les cailloux durs sous les pieds, eux sont déjà là. 

Je profite encore un peu de la fin de la Meseta même s'il commence à faire chaud. 

Ça va grimper !

Ce n'est que la première et elle se fait bien doucettement. 

Je rencontre tous les jours des pèlerins qui m'arrêtent étonnés de me voir en sens inverse du leur. Nous échangeons quelques minutes en nous racontant mutuellement notre parcours. Leurs encouragements et leurs "Buen Camino! " que je leur rends de tout coeur, sont certainement pour moi une des choses qui me portent le plus pour mon retour.

Il y a quelques jours, un père bénédictin m'a bénie sur le chemin et j'en suis encore émue en y repensant.

Aujourd'hui, ce sont deux jeunes femmes, une espagnole et une argentine. Lorsque la jeune argentine me dit qu'elle rentrera chez elle par avion parce qu'elle n'a vraiment pas envie de rentrer à la nage tout en mimant un crawl, nous avons éclaté de rire. J'en ai ri encore pendant un bon bout de chemin en l'imaginant en plein atlantique.

Itero de la Vega. 

Maison de sorcière. 

Les moutons aussi ont le droit d'aller à Compostelle, après tout Mirabelle y est bien arrivé.