J34 Portomarin Palas del Rey * 26 km * 728km en tout

7h30 les lumières s'allument d'un coup, pas le choix il faut se lever et partir

Petit déjeuner rapide au bar du coin et nous partons aux lumières de la ville.

Immédiatement nous commençons par une grande montée dans une demie pénombre et j'ai hâte que le jour se lève pour de bon.

En haut de cette première grande côte j'aperçois enfin une trouée. Vers quelle aventure nous conduira-t-elle ?

C'est un paysage de brume qui nous attend et nous allons y marcher un bon moment. Mais il fait bon, il ne pleut pas, c'est l'essentiel.

Au premier bar ouvert je retrouve Michael qui s'était arrêté un jour de plus.

Avec Nora nous rions parce que depuis deux jours je retrouve des pèlerins que je n'avais pas vu depuis au moins deux ou trois semaines et qui heureux de me voir me crient "Oh Annie tu es aqui !" "Oh Annie tu es ici !"

Et oui je suis ici, je ne suis pas morte, pas blessée et je suis toujours là.

Mes amis me disent "Mais tout le monde te connaît."

Je suis devenue la star, la Vieja del Camino, la Vieille du chemin. Rendez-vous compte, comment ne pas en rire...

Je continue mon petit bonhomme de chemin.

Plus sérieusement si je peux continuer jusqu'au bout, et nous n'y sommes pas encore, c'est grâce au petit groupe qui m'aide et me soutient avec beaucoup de tendresse et à vous qui m'encouragez.  Parce que sinon j'aurais peut-être abandonné comme Sylvain.

En même temps il y a toujours eu même dans les pires moments de ma vie, cette espèce de force et de lumière en moi qui me pousse en avant et m'oblige à avancer quoiqu'il advienne. Je ne sais d'où elle vient ni comment j'y puise, mais elle est là et j'en suis infiniment reconnaissante.

Au fait il y a encore des ours dans le coin, voyez plutôt.

Quel petit monstre peut bien se cacher là pour qu'on l'engrillage.

Ma fleur du jour, cette pervenche précoce, je la dédie à tout les amis que l'on croise et que l'on ne reverra jamais.

Car si je suis en retard ce soir  c'est parce que nous avons passé la soirée tous ensemble pour dire adieu à nos deux benjamins, Yvan l'italien et Nathanael l'américain de l'Oregon.

Ils doivent accélérer le rythme car ils ont un avion le 19 décembre.

Je leur souhaite de cheminer heureux dans leur vie.

À demain !