J83 3 juillet Fistera - Lires 14 km Total 1836 km

Pas une grosse étape, pas levée de bonne heure, pas partie très tôt. Il est vrai que je me sens comme en vacances. J'en profite car au départ de Santiago ce sera terminé de trainasser. A l'albergue, avec une jeune italienne, nous nous disons adieu avec émotion. Pourtant nous nous connaissons peu, mais nous nous sommes rencontrées régulièrement depuis le départ de Santiago en échangeant juste quelques mots au passage. Je la trouvais rigolote. Elle est minuscule, ne mesure pas plus de 1m50 et avec ça elle porte un énorme sac à dos presque aussi grand qu'elle, de 12 kg m'a-t-elle dit, et je la crois volontiers. Toujours est il que ces rencontres quotidiennes du chemin prennent une importance qui peut paraître étrange aux autres. Elles ont aujourd'hui d'autant plus d’importance pour moi que je sais que demain ou dans quelques jours au plus tard, ce sera terminé. Jusqu'à ma maison je ne verrai plus que que des têtes nouvelles chaque jour.

A 8h15 je suis enfin sur la route et je tourne le dos au bout du monde. Je ne peux pas dire au bout du chemin comme beaucoup puisque à Muxia, après demain, j'en serai qu'à la moitié de mon périple. 

A chaque jour suffisant son bout de chemin, occupons nous de celui d'aujourd'hui, et laissons les nains d'Atlas porter leur monde. 

Dans le car en partance pour Santiago j'aperçois une jeune hollandaise, que je n'avais pas vu depuis le jour où j'avais ralenti, soit une bonne quinzaine de jours. Nous nous faisons de grands signes joyeux de reconnaissance et d'adieu. Me reste-t-il encore quelques visages connus à saluer ?...

Sage serpent guérisseur (du moins on l'espère).

Les cheminées sont joliment chapeautées.

En moins d'une heure je retrouve la campagne.

Mais oui je vous assure, vous êtes très beau Monsieur l'âne. 

Rose datura. 

La route serpente en grimpotant, rien de dramatique. 

Et en redescendant. 

Lumière surnaturelle dans les bruyères. 

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