Passage du gué. 

La Galice est vraiment une très belle région, de toutes celles que j'ai traversées depuis l'Espagne, je crois que c'est celle que je préfère. Elle m'apporte paix et douceur dans mon chagrin. Je pense à ma famille au loin. Une jolie pause bouddhiste avec café, thé et petits gâteaux offerts donativo. 

Petit silo traditionnel. 

La borne des 100 derniers km, tout le monde veut sa photo, pourquoi pas moi aussi. 

Et puis sur Radio Camino le bruit court qu'il y a tellement de tricheurs sur le chemin que maintenant les autorités réclament au moins deux tampons par jour au lieu d'un.  Rumeur ou réalité, je ne saurais vous dire, en tous les cas, une petite photo de plus ne mange pas de pain. 
Le chemin serpente entre des murs de pierres. 

Les vaches vont au pré. 

A Ferreiros l'albergue est encore fermée. Je suis la première arrivée. Je pose mon sac et je vais voir la petite église romane à une centaine de mètres d'ici. 

Ensuite je me repose à l'ombre des arbres en attendant l'ouverture. 

Après toutes les formalités d'usage je peux faire une petite sieste. 
Qui me réveille ainsi?  Une vingtaine d'américains retraités en camino facile à qui leur organisateur a préparé un pique nique dans le pré voisin, viennent à la queue leu leu traverser notre petit dortoir et utiliser les toilettes.  Bien sûr, je comprends que nécessité fait loi, aucun problème à ce sujet. Mais qu'ils jacassent entre eux sans soucis des dormeurs et qu'ils nous regardent en se poussant du coude et en riant, c'est un peu abusé.  Comme en ce qui me concerne ce n'est pas tout à fait le jour, je me lève et leur demande calmement de faire silence. Je ne peux quand même pas m'empêcher d'ajouter : "We are not in a zoo." Tout le monde a baissé son nez. Bon, je n'en suis pas plus fière pour ça, ce n'était qu'un geste d'humeur.  Et je me suis rendormi.

Le reste de l'après midi a passé doucement avec une servesa con lemon.  Ce soir je suis un peu plus sereine. En allant dîner j'ai retrouvé la jeune autrichienne qui avait eu un sérieux coup de chaleur.  Nous avons papoté tranquillement de notre chemin à chacune, de choses et d'autres. Une jeune femme aux somptueux tatouages est venue nous rejoindre en toute sympathie.  Je leur ai souhaité une bonne fin de soirée pour les laisser entre elles. 

Le vent s'est levé depuis un bon moment et le ciel s'est chargé de nuages. Déjà hier soir il y a eu une minuscule averse.  Pleuvra-t-il ? Fera-t-il de l'orage comme la météo nous le promet depuis quelques jours ?

Nous verrons bien demain quand il fera jour.