Non on ne reste pas là, il reste encore 7km.

J'apprendrai plus tard que les garçons s'y arrêteront. Il faut dire qu'un vent du diable s'est levé. Il va me déporter pendant 10km. Je suis obligée de lutter pour ne pas me retrouver dans le fossé car les rafales de côté sont terribles.

Ho ! Des œillets de poètes.

L'ancien hôpital de Santa Maria de las Tiendas ? Troglodyte.  Je crois mais je ne vous garantis rien.

Des genêts et des arbustes nous protègent un peu du vent.

Iris sauvages.

Pour ne rien arranger avec ce vent qui ne décolère pas, le chemin est plein d'énormes cailloux qui me ruinent les pieds et j'ai les genoux raides à lutter contre les rafales pour ne pas tomber.

Je commence vraiment à fatiguer, heureusement voici Ledigos.

Ses gros tracteurs.

L'église dont nous ne verrons que le sol caillouteux du parvis.

Avec une vue imprenable sur les toits et la meseta.

L'albergue qui fait café restaurant (rien d'autre dans le village) est plus que bienvenue.

Cela ne m'est pas arrivé depuis très longtemps, de fatigue, je vais dormir une heure de suite.

Après je pourrai dévorer mon pique nique puis déguster une servesa con lemon en compagnie de Martine qui est arrivée en même temps que moi.

Petit tour dans le village et retour au bar de l'albergue, vraiment rien d'autre à faire. Je m'offre une petite glace pour changer. Vue la ligne que je retrouve, je ne suis pas en danger de sur poids, surtout avec toutes les calories que je dépense chaque jour.

Voilà t'y pas qu'arrivent trois "pro" du Camino, je ne parle pas de Christian et Bertrand, aussi néophytes que moi et qui de toute façon sont au village précédent, non, il s'agit de personnes qui en sont à leur troisième ou quatrième pèlerinage. Bonne pâte je leur propose de s'installer à ma table.

J'en ai pas eu de chagrin ma bonne dame !

C'est reparti pour un tour sur le thème de, "le chemin n'est plus ce qu'il était."

Et bien c'est peut être la fatigue, mais aujourd'hui ça m'a vraiment saoulé. J'ai renoncé à dire que le chemin, chacun fait le sien et que chacun se débrouille avec sa propre conscience, après tout, sommes nous nous même parfait...

Il semble que je ne peux pas comprendre, je n'ai pas connu la belle époque du Camino où tout et tout le monde étaient beaux et gentils.

J'ai donc choisi de venir me reposer et bavarder un peu avec vous en attendant l'heure de dîner.

Du coup, j'espère que je ne vous ai pas saoulés avec mes récriminations. Ben oui, je ne vaux pas mieux que tout le monde.

Dodo, vraiment trop fatiguée ce soir.