Encore un pont, de pierres bien solides cette fois ci. 

 Maison de maître, maison de serviteur.

La ville fait bien de prévenir qu'il est nécessaire de faire le plein d'eau car à partir de là ça va grimper. 

Ça commence tout doucement mais ne nous y fions pas. 

Notre acolyte nous prévient que la grande décision se prend ici. À gauche c'est le Primitivo  tout droit c'est le Norte. 

Pour moi ce sera tout droit. 

Ce rempart ne me fera signe que de loin, on ne s'écarte pas du chemin. Ça commence à monter dur. 

Ça ne va pas s'arranger, la pente est de plus en plus raide dans la caillasse. 

Bonjour Madame la Sorcière des arbres. Croyez moi je suis pleine de bonnes intentions, je n'abîmerai rien. 

465 m à monter, j'en bave des ronds de ma casquette. Il fait très chaud aujourd'hui. Mais quelle vue.

Peon est tout en bas et le petit chemin qui monte là bas c'est celui qui m'attend demain. Si ce n'est lui, ce sera son frère.

Je n'en vois pas le bout. J'ai largement dépassé les 25 Km prévus. Je suis comme elle, totalement ruinée.

Lorsque j'arrive enfin après 28 km, par une chaleur torride avec le goudron qui me chauffe la plante des pieds, le propriétaire me regarde totalement éberlué. Je panique, j'ai peur qu'il n'ai pas pris ma réservation.

Il me fait asseoir, m'enlève mon sac à dos et me donne un grand verre d'eau fraîche. 

Il finit par m'expliquer, ou plutôt je finis par comprendre ce que mon espagnol approximatif n'avait pas enregistré hier au téléphone. Arrivée à l'embranchement du chemin, je n'avais qu'à l'appeler et il venait me chercher en voiture pour les trois derniers kilomètres. Quand je pense que j'ai failli le faire après 2 km et que je n'ai pas osé. Demain il nous raccompagnera de même. Ouf !

Après une bonne douche et un peu de repos dans une chambre particulière, excusez-moi du peu, j'ai passé une super bonne soirée avec mes cinq compagnons du jour.