A Acebo, c'est vraiment beau (même si El Acebo, c'est le houx).

Une vieille dame, elle a certainement dépassé les 80 ans, surprise de me voir traverser son village à l'envers, tient à me bénir pour mon pèlerinage. Elle me dit que la montée qui m'attend va être très très dure. Que je dois boire et manger avant. Que pour m'arrêter ensuite, Rabanal del Camino, c'est trop loin, Manjarin c'est pas bien, le mieux est Foncebadon. Ça tombe bien, c'était justement  mon intention.  J'écoute ses conseils après tout elle est du pays, et je me sustente d'un bocadillo au thon et à la tomate.

Et un dernier regard à El Acebo si charmant. 

Elle avait raison la petite dame, c'est pas de la tarte !

Derrière moi, la vallée qui me nargue, parce que ce n'est pas fini. 

Et ça monte, et ça monte...

C'est fini ?
Que nenni, ce n'est que le premier bout, attention, un sommet en cache toujours un autre.

J'en pose une pierre sur la borne. 

J'ai l'impression que ça n'en finira jamais, chaque tournant me dévoile une nouvelle montée. Je continue d'avancer, seule dans les bruyères et leurs copines jaunes. 

Et tout là bas, sur le sommet voisin, la neige, alors qu'il fait une chaleur, je ne vous dis que ça. 

Manjarin.

Où toutes les maisons, à part 2 ou 3 sont en ruine. 

Le petit cimetière. 

Mais je bénis Manjarine, c'est le signe que j'ai fini de monter, enfin presque. Maintenant ça va être une promenade de santé, enfin presque. D'ailleurs voilà la chapelle de la Croix de Fer.