32,5 km Total 252,5 km   (+5 km en voiture)

En quittant le village, des nains de jardin veillent.

J'avais lu un mémoire d'ethnologie sur les nains de jardin et leurs propriétaires, qui disait que pour adopter des nains de jardin il faut être un peu rêveur. C'est sans doute la raison pour laquelle quelques uns d'entre eux ont élu domicile dans mon jardin.

Ici on ne rêve pas, mais il faut bien être pragmatique. La chapelle romaine est devenue grange à bois.

Tamaris et weigelias s épousent en rose.

À Dange Saint Romain, les sapeurs pompiers sont artistes et ont de l'humour.

La vierge et l'enfant y bénissent voitures et passants.

Charlemagne sur les vitraux de l'église.

Sur la route qui mène à Châtellerault un grand cèdre continue de protéger la veille maison en ruine.

Les usines aussi font partie du paysage.

Rencontre trop souvent vue jetée au bord du chemin.

L'odeur doucereuse des colza monte à la tête.

L'entrée dans Châtellerault se fait par une longue traversée déprimante de la zone industrielle et commerciale, totalement vide en ce lundi de Pâques. Je me demande ce que je fais à marcher là, seule sous le soleil, quand un bouquet de marguerites me fait un signe d'encouragement.

Je suis enfin le sentier en bord de Vienne tout vert et tout frais pour atteindre le centre ville où je croise d'abord l'église Saint Jean Baptiste.

Mais pas d'église Saint Jacques. Après quelques tours je la trouve enfin !

Fermée !

Quelle déception, je ne verrai pas la soit disant plus belle statue de Saint Jacques. L'hôtelier de la Barque m'en offrira une carte postale pour me consoler.

Je passe le pont Henri IV, l'étape n'étant pas très longue, j'avais décidé de faire halte à Naintre. Bien mal m'en a pris, j'avais mal calculé le kilométrage

Pour couronner le tout, me voilà perdue et fatiguée au milieu d'un rond-point, ma carte à la main en faisant signe dans l'espoir qu'un automobiliste acceptera de me renseigner. Ils doivent avoir peur que je leur vole leur voiture, pourtant, loin de moi cette idée.

Enfin, un jeune homme compatissant s'arrête, mais il ne connait pas la petite route que je cherche. Il me dit que la Nationale, juste là à droite m'y mènera tout droit en 4 km. Désolée, mais vous avez vu comment ça roule, je vais me faire tuer ! J'en ai les larmes aux yeux, ça, ajouté à la zone commerciale déserte et sans fin de cet après-midi, ça commence à faire beaucoup.

Il me propose alors de me déposer à l'entrée du village, tant pis, je l'avoue, j'ai répondu "Ouiiii Merciiiii"

 Il m'a quand même fallu marcher pour toute la traversée du village, et c'est totalement épuisée que je suis venue m'échouer à la Barque, le gîte d'accueil pour les pèlerins.

J'y ai été reçue avec plein de gentillesse, mais nauséeuse de fatigue, je n'ai même pas pu manger mes pâtes. Je n'ai eu que le désir de me coucher et de dormir jusqu'au matin après que mon hôtelier (qu'il me pardonne, je n'ai pas retenu son nom) m'ait indiqué une étape beaucoup plus courte pour le lendemain.

Enregistrer

Save