Retour et bénédiction

Près de la chapelle, un autel ancien.

Me voici en terrain connu, une coquille saint jacques surmonte la porte de la chapelle.

Impossible d'entrer, je n'ai pas pu prévenir Séraphin, oui, c'est bien son nom, joli n'est-ce pas. Mais voici quand même une photo de l'intérieur. En cliquant dessus vous arriverez sur le site concerné. Dans la chapelle sont accrochés des ex voto qui selon la tradition sont représentés par des tableaux de facture naïve pour la plupart.

La chapelle est jumelée d'un ermitage où vit et prie Séraphin depuis de nombreuses années. Il ne descend au village que pour la messe du dimanche. Ici, il n'y a pas d'eau, il doit la monter. C'est une vie d'ascète, il fait torride l'été et l'hiver il gèle fort. Mais quelle vue ! Est-il possible d'être plus près du ciel...

On aperçoit même la Sainte Baume.

Pour le retour, je choisis de prendre l'autre chemin, il est plus long mais la pente est plus douce, bien moins périlleuse. Comme je dois être rentrée, douchée, changée pour 11h, je vais pouvoir marcher plus vite. Plus vite, c'est à voir, attention aux cailloux qui roulent sous les pieds.

Un oratoire de pierres sèches sur lequel les motards ont attesté de leur foi.

On accélère, il faut rentrer.

J'ai bouclé presque 10 km en demi montagne en 3 heures, cela me rassure. Comme il y a quatre ans, j’appréhende le passage des Pyrénées jusqu'à Bilbao. Je ne suis pas épuisée, ce qui veut dire que si je suis consciente de ne pas pouvoir marcher 8 h par jour en montagne la première semaine, je pourrai effectuer des demi étapes de 4h. Après tout, je ne suis pas là pour battre un record sportif. Ainsi qu'à mon habitude j'irai à mon rythme, en prenant soin de ma santé et en ne perdant pas mon but du regard.

A 11h je suis prête, l'abbé Valence arrive. Je lui avais demandé ma bénédiction de départ en pèlerinage, même si Monseigneur Germain de l'église orthodoxe de France m'a accordé une bénédiction de protection, voici 15 jours. Que voulez-vous, j'adore les bénédictions et les grigris. Après tout, vaut mieux plus que moins.

Ceci dit, le père Valence est une personnalité hors norme. Ancien prêtre ouvrier dans les mines de bauxite, délégué syndicale à l'échelon national à la CGT, il a toujours refusé de s'inscrire à quelque parti politique que ce soit, même si parfois il a un petit coté anarchiste que j'aime bien. A la différence que son slogan est "Dieu pour seul Maître".

Notre petite cérémonie privée, le père, ma mère et moi, était bien émouvante.

Et pour terminer cette matinée en beauté, déjeuner au restaurant en face. Les agapes sont toujours de rigueur dans les moments importants.